REFUGE 44 : LES CIVILS PENDANT LA GUERRE

La redécouverte en 2014 de l’une des nombreuses carrières-refuges utilisées par les civils pris sous les bombes lors de la Bataille de Caen (juin-juillet 1944) a offert l’opportunité de mettre en place une opération archéologique à caractère expérimental permettant de confronter différents types d’analyse au croisement de l’archéologie, de l’histoire et de la sociologie.
Aujourd’hui, le projet Refuge 44 propose au public de redécouvrir le site de la carrière refuge de Fleury-sur-Orne. Il permet de s’initier aux pratiques de l’archéologie contemporaine mais aussi d’apporter une contribution au programme porté par l’INRAP.

ARCHÉOLOGIE PARTICIPATIVE

L’archéologie continue de nourrir un imaginaire collectif pourtant de plus en plus éloigné de la réalité du terrain. Au travers d’application mais aussi de matériel de terrains, il vous sera présenté différents outils et instruments dédiés à l’archéologie et pourquoi pas, participative. Il sera également possible de découvrir les résultats de l’atelier réalisé pendant la semaine et visant à imaginer les outils d’archéologie participative de demain.
Ces outils seront présentés par HyperThésau, programme de recherche en archéologie, qui invite à fouiller la ville au travers des “lacs de données” que constituent ses archives archéologiques.

Concrètement, il vise pour cela à enrichir, co-construire et documenter des jeux de données ou des lots d’archives afin de les rendre « interopérables », c’est-à-dire interrogeables en ligne et susceptibles de calcul : tris, agrégations, visualisations, comparaisons, etc. Il répond ainsi à une vision systémique de l’impact numérique sur l’archéologie scientifique et sur la construction, par son public, d’une vision collective – un « imaginaire » – de son patrimoine culturel et urbain.

ARCHÉOLOGIE PARTICIPATIVE

L’archéologie continue de nourrir un imaginaire collectif pourtant de plus en plus éloigné de la réalité du terrain. L’engagement des amateurs, qui l’ont longtemps enrichie, est aujourd’hui vue par les autorités en France comme un risque pour la préservation des sites. Quels seraient les outils et les méthodes à fournir demain à une population pour lui permettre de contribuer à nouveau massivement à la recherche, ainsi qu’à la protection de ce patrimoine universel ? C’est la question qui est posée dans cet atelier par le programme HyperThéseau, dans le prolongement de l’atelier de recherche culturelle Particip-Arc. Les participants y seront invités à imaginer et concevoir des ressources et des outils permettant à la population de co-construire un programme de recherche en archéologie.

HyperThésau, programme de recherche en archéologie, invite à fouiller la ville au travers des “lacs de données” que constituent ses archives archéologiques. Il répond à la construction, par le public, d’une vision collective – un « imaginaire » – de son patrimoine culturel et urbain.

Cette journée sera aussi l’occasion de rencontrer et de travailler avec les chercheurs, de découvrir les outils et les pratiques contemporaines de cette discipline tout en s’initiant aux méthodes de co-design et de co-création.

Refuge 44 : les civils pendant la guerre

Le 5 juin 1944, prévenus par la Résistance et la BBC de l’imminence du Débarquement, des propriétaires de carrières ont ouvert les portes de leurs caves aux civils qui fuyaient les bombardements. À la fin de la Bataille de Caen, les familles ont dû évacuer rapidement leur abri, laissant derrière elles de nombreux objets. Certains propriétaires comme les frères Saingts à Fleury-sur-Orne ont alors décidé d’interdire l’accès aux souterrains, fermant le site avec les traces et vestiges des réfugiés. Cette décision a fait de cette carrière-refuge un véritable conservatoire archéologique où le temps s’est littéralement arrêté il y a 70 ans : c’est un “Pompéi” de la Seconde Guerre Mondiale !

L’état de conservation exceptionnel a offert l’opportunité de mettre en place une opération archéologique expérimentale pour scanner en 3D les espaces et les sols. L’analyse, débutée il y a 4 ans, est toujours en cours. Près de 6 000 objets sont déjà répertoriés. Cet univers virtuel va non seulement permettre de conserver ces éléments en les numérisant mais également de le rendre accessible aux historiens qui vont pouvoir s’y déplacer, zoomer sur un secteur, aller chercher un objet et consulter sa fiche d’identité.

C’est cet environnement virtuel qui sera soumis aux participants afin de déterminer les meilleurs scénarios de visite et de participation des publics à une recherche participative.