Quelle recherche participative mettre en œuvre pour éclairer les enjeux mais surtout des solutions face aux problématiques soulevées par la démocratie alimentaire ?
Suite à la deuxième période de confinement, on estime que 8,5 millions de personnes en France accèdent à l’alimentation par l’aide alimentaire, y compris la jeunesse étudiante !
Ce constat qui ne semble pas nous alarmer entérine pourtant ce modèle comme seule réponse au droit alimentaire.
L’aide alimentaire devient filière et profite à des structures qui y écoulent leurs surplus avant de bénéficier aux professionnel·le·s agricoles, dont certains sont par ailleurs obligés de faire appel à cette même aide alimentaire faute de revenu correct. Des aliments à bas coût et de moindre qualité sont même produits spécifiquement pour l’aide alimentaire qui est devenue un marché alors qu’en parallèle le terme de “malbouffe” présuppose que la population, et notamment les plus pauvres, ne savent pas manger.
C’est dans ce contexte que plusieurs initiatives éclosent, en France comme dans le monde, qui proposent de penser l’alimentation comme un des nouveaux droits sociaux qui ne se consacre pas uniquement à la finalité de donner accès à la denrée alimentaire mais questionne aussi les conditions d’accès à l’alimentation. Car prendre l’alimentation comme objectif d’organisation, c’est prendre part à l’organisation de la société et du système.
C’est à partir de ce constat que le concept de « démocratie alimentaire » prend toute sa force. Il représente la revendication des citoyens à reprendre le pouvoir sur la façon d’accéder à l’alimentation, dans la reconnexion entre celle-ci et l’agriculture.
La démocratie alimentaire émerge comme un terreau particulièrement propice à la construction d’une nouvelle citoyenneté, dans laquelle chacun·e·s retrouve les moyens d’orienter l’évolution de son système alimentaire à travers ses décisions et pas uniquement les actes d’achat. Il invite également à penser à l’échelle des territoires, villes et bassins alimentaires où nous vivons les systèmes alimentaires locaux.
C’est dans ce cadre que l’Épi Vert, épicerie solidaire du chemin vert à caen, en collaboration avec Dominique Paturel, chercheuse INRAE dans le laboratoire “Innovation et Développement dans l’Agriculture et l’Alimentation”, proposent de poser les bases de ce que pourrait être une recherche participative interrogeant la question du droit alimentaire sur le territoire.
Cet atelier sera également l’occasion de soulever quelques problématiques, lieux communs et parfois des tabous sur la réalité de l’organisation et du vécu de l’aide alimentaire. Un atelier destiné aux acteurs actuels et futurs mais surtout aux bénéficiaires et usagers de l’aide alimentaire.